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Carte de la Syrie
 
Syrie : "massacre" de dizaines de femmes et d'enfants à Homs

AFP, le 13 mars 2012

Une cinquantaine de corps de femmes et d'enfants carbonisés, égorgés ou poignardés ont été découverts à Homs, dans le centre de la Syrie, un "massacre" attribué par des militants aux forces gouvernementales et par la télévision officielle à des "gangs terroristes".

L'opposition a appelé à une "intervention militaire internationale et arabe urgente" alors qu'au Conseil de sécurité de l'ONU, les chefs de la diplomatie des Etats-Unis et d'Europe d'une part et de la Russie de l'autre continuaient d'afficher leurs divergences sur la situation en Syrie.

Des photos et vidéos diffusées par des militants syriens montrent des enfants à la tête ensanglantée et au visage mutilé, ainsi que des corps complètements carbonisés, égorgés ou poignardés dans ce haut lieu de la contestation populaire repris à 70% par l'armée après des assauts sanglants.

"Les corps d'au moins 26 enfants et 21 femmes ont été retrouvés dans les quartiers de Karm al-Zeitoun et Al-Adawiyé, dont certains égorgés, d'autres poignardés, par les chabbiha", les milices pro-régime qui participent à la répression, a dit à l'AFP le militant Hadi Abdallah.

"Certaines femmes ont été violées avant d'être tuées", a poursuivi ce membre de la Commission générale de la révolution syrienne.

Des centaines de familles ont fui notamment Karm al-Zeitoun "par crainte de nouveaux massacres", selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Les Comités locaux de coordination (LCC), qui animent la mobilisation contre le régime du président Bachar al-Assad sur le terrain, ont appelé à une journée de deuil mardi à travers la Syrie, avec notamment la fermeture des commerces, des écoles, des universités et des routes.

Mais le ministre syrien de l'Information Adnane Mahmoud a accusé "les gangs terroristes" d'avoir perpétré le massacre "en vue de susciter des réactions internationales contre la Syrie". Il a par ailleurs accusé l'Arabie saoudite et le Qatar, pays critiques de Damas, d'être "complices" de ces "gangs".

Le régime Assad, depuis le début de la révolte le 15 mars 2011, se refuse à reconnaître la contestation et dit pourchasser des "terroristes" semant le chaos dans le pays.

Le Conseil national syrien (CNS), la principale formation de l'opposition, a appelé "à une intervention militaire internationale et arabe urgente", à la mise en place "d'une zone d'exclusion aérienne" et à des "frappes" contre l'appareil militaire du régime syrien.

A New York, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a appelé implicitement la Chine et la Russie à changer de position sur la Syrie, en demandant à "toutes les nations" de soutenir le plan de la Ligue arabe pour le règlement de la crise.

Les autorités syriennes "devront répondre de leurs actes devant la justice" internationale, a estimé pour sa part le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé.

Mais son homologue russe, Sergueï Lavrov, a jugé que les sanctions unilatérales, les tentatives pour favoriser un "changement de régime" à Damas et les encouragements donnés à l'opposition armée constituaient des "recettes risquées d'ingénierie géopolitique qui ne peuvent aboutir qu'à une extension du conflit".

Depuis le début de la crise il y a un an et malgré plus de 8.500 morts selon l'OSDH, le Conseil de sécurité a été incapable de s'accorder sur une résolution condamnant la répression, en raison de l'opposition de la Russie et de la Chine.

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé le président Assad à agir "dans les jours prochains" pour répondre aux propositions de l'émissaire des Nations unies et de la Ligue arabe, Kofi Annan, pour mettre un terme aux violences.

M. Annan a quitté Damas dimanche à l'issue d'une visite de deux jours après avoir présenté à M. Assad une "série de propositions concrètes" en vue d'arrêter le bain de sang.

"La mort de civils doit s'arrêter maintenant", a déclaré à Ankara lundi M. Annan.

Entre-temps, sur le terrain, au moins 27 personnes ont péri lundi dans les violences à travers le pays.

L'armée syrienne a repris notamment ses bombardements sur les quartiers rebelles d'Idleb (nord-ouest) qui échappent toujours à son contrôle, selon l'OSDH.

"La situation humanitaire est indescriptible, les habitants manquent totalement d'eau et d'électricité et les communications sont coupées", a dit un militant.

A Genève, le président de la commission d'enquête internationale sur la Syrie, Paulo Pinheiro, a estimé que la "situation désespérée" des civils représentait une "urgence absolue".

Il a en outre dénoncé l'accès "limité" accordé par Damas aux organisations humanitaires, lors de la présentation de son deuxième rapport sur la Syrie devant le Conseil des droits de l'homme de l'ONU.

Il a souligné que beaucoup de gens étaient morts "en l'absence de traitement médical approprié et de fournitures essentielles".

La responsable des opérations humanitaires de l'ONU, Valerie Amos, a appelé de son côté le gouvernement syrien à plus de "transparence", espérant qu'une mission humanitaire conjointe démarre cette semaine.

 


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