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Carte de la Syrie
 
Syrie : 90 morts lundi, selon des militants

AP, le 15 novembre 2011

La journée de lundi a été particulièrement sanglante en Syrie, où le mouvement de contestation se poursuit contre le régime en dépit de la repression : 90 personnes auraient été tuées, dont beaucoup de soldats syriens attaqués par des déserteurs de l'armée dans la province de Deraa (sud), a-t-on appris mardi de différentes sources.

Le bilan des victimes a été établi grâce à des chiffres fournis par les Comités locaux de coordination, l'Observatoire syrien pour les droits de l'homme, basé à Londres, et la morgue de Homs (centre) - l'un des foyers de la contestation - qui dit avoir reçu 19 corps, portant tous des impacts de balles.

Rami Abdul-Rahman, qui dirige l'Observatoire, a confirmé que 34 soldats avaient été tués dans une embuscade dans la province de Deraa - le long de la frontière avec la Jordanie - d'où est parti le mouvement de contestation contre le régime à la mi-mars.

Selon l'observatoire, 12 hommes qui avaient fait défection et 23 civils ont également été tués dans la région.

Près de Khirbet Ghazaleh (province de Deraa), un habitant dit avoir entendu d'intenses coups de feu pendant quatre heures lundi.

Un militant qui vit dans cette région a quant à lui déclaré avoir compté les corps de 12 personnes, qui seraient des civils tués par les forces de sécurité. "J'ai vu deux véhicules blindés de l'armée, totalement brûlés", a-t-il aussi confié sous couvert de l'anonymat dans un entretien téléphonique à l'Associated Press.

Selon les estimations de l'ONU, au moins 3.500 personnes ont été tuées depuis le début du mouvement de contestation à la mi-mars, et la répression exercée par les autorités syriennes.

Le mois de novembre s'annonce comme le plus meurtrier, avec plus de 300 personnes tuées jusqu'à présent, d'après des militants.

Sur le plan diplomatique, le porte-parole du ministère jordanien des Affaires étrangères, Mohammad Kayed, a affirmé que l'ambassade de son pays avait été attaquée lundi à Damas, alors que le roi Abdallah II de Jordanie venait de critiquer la répression exercée par le régime de Bachar el-Assad, et d'exhorter le président syrien à démissionner. Il s'agissait du premier dirigeant arabe à lancer publiquement un tel appel.

Selon Mohammad Kayed, suite aux propos tenus par le roi de Jordanie, une centaine de manifestants se sont rassemblés devant l'ambassade. Trois d'entre eux ont escaladé la clôture de la mission diplomatique et enlevé le drapeau jordanien, a-t-il précisé, ajoutant que personne n'était entré dans le bâtiment et n'avait été blessé.

A Ankara, le Premier ministre turc Tayyip Erdogan a prévenu mardi que la répression exercée contre l'opposition syrienne risquait de placer Bachar el-Assad sur une liste de dirigeants qui "se nourrissent de sang".

Il a exhorté le chef d'Etat syrien à punir les responsables des attaques menées samedi contre des missions diplomatiques turques en Syrie, suite à la décision de la Ligue arabe de suspendre Damas des rangs de l'organisation régionale. S'adressant au président syrien de manière irrespectueuse, par son prénom, M. Erdogan a declare : "Bachar, toi qui a des milliers de personnes en prison, tu dois trouver ceux qui ont brûlé le drapeau turc et les punir".

Ankara a porté un autre coup à Damas, en annonçant l'annulation de projets de prospection pétrolière en Syrie et en menaçant de revoir ses approvisionnements en électricité après les attaques contre les missions diplomatiques turques de ce week-end en Syrie.

Le Conseil de coopération du Golfe (CCG), qui compte six pays, a annoncé mardi qu'il rejetait la demande syrienne d'un sommet extraordinaire de la Ligue arabe pour s'entretenir des troubles politiques dans le pays. Une position qui réduit considérablement les perspectives d'une telle réunion.

Selon un communiqué du CCG, les ministres arabes des Affaires étrangères s'entretiennent déjà pour préparer une réunion mercredi au Maroc, durant laquelle la Syrie sera officiellement suspendue des rangs de la Ligue arabe.

Damas a réclamé la tenue du sommet après la décision prise par les membres de l'organisation de lui donner jusqu'à mercredi pour mettre en oeuvre leur plan de sortie de crise et d'arrêt des violences, sous peine de suspension. La Syrie doit obtenir le soutien de 15 des 22 membres de la Ligue arabe pour que sa requête soit satisfaite. Les pays du Golfe sont à la tête des Etats favorables à la prise de sanctions contre la Syrie.

En visite à Moscou pour des entretiens avec des diplomates et des parlementaires russes, le dirigeant du Conseil national syrien (opposition) a appelé mardi le Kremlin à "ne pas envoyer de messages sujets à controverse" soutenant la répression des forces syriennes.

La Russie compte encore parmi les quelques partisans du gouvernement de Bachar el-Assad après huit mois de répression meurtrière. Moscou et Pékin ont déjà mis leur veto, au Conseil de sécurité des Nations unies, à un projet de résolution soutenu par les Européens qui visait à imposer des sanctions à Damas.

Burhan Ghalioun, président du Conseil national syrien, a déclaré que le soutien de la Russie "jouait un rôle très négatif" en Syrie. Son organisation a promis de donner naissance à un front uni contre Bachar el-Assad.

 


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