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Kirghizistan : des milliers d'Ouzbeks refusent de rentrer chez eux

AP, le 20 juin 2010

Des milliers d'Ouzbeks massés à la frontière entre le Kirghizistan et l'Ouzbékistan ont refusé de rentrer chez eux dimanche, déclarant craindre pour leur vie après les violences contre leur communauté et ne pas faire confiance aux soldats kirghiz pour assurer leur protection.

Des journalistes de l'Associated Press ont vu une cinquantaine de soldats kirghiz - nombre dans des transports blindés de troupes - entrer dans le village frontalier de Souratach et tenter de rassurer les réfugiés quant à un retour chez eux en toute sécurité.

Mais la présence des soldats a terrifié les familles ouzbèkes qui ont fui après les attaques et les incendies allumés par des bandes kirghizes. Elles reprochent aux troupes du Kirghizistan d'avoir été complices des violences ethniques qui ont coûté la vie à des centaines d'Ouzbeks et fait des centaines de milliers de sans-abri.

Les groupes kirghiz qui ont semé la terreur dans le sud de la république auraient contraint près de la moitié des quelque 800.000 Ouzbeks de la région à prendre la fuite.

La présidente par intérim Roza Otounbaïeva a déclaré que jusqu'à 2.000 personnes pourraient avoir été tuées dans les affrontements.

Les réfugiés ont expliqué qu'ils ne rentreraient pas chez eux. Certains ont précisé qu'ils tenteraient de vendre tous leurs biens et de se rendre en Russie tandis que d'autres ont exprimé le désir de gagner l'Ouzbékistan. Il n'existe cependant pas de point de passage frontalier à Souratach, village situé à 16km d'Och, la principale ville de la région.

Selon les estimations des Nations unies, quelque 400.000 personnes ont fui leur maison et environ 100.000 d'entre elles ont franchi la frontière avec l'Ouzbékistan. Le nombre des réfugiés à Souratach ne fait l'objet d'aucune estimation officielle, mais les Ouzbeks parlent de la possible présence de 20.000 personnes.

Les autorités kirghizes ont accusé les partisans du président déchu Bourmanbek Bakiev, qui a quitté le pouvoir en avril, d'avoir provoqué les violences. Les Nations unies ont de leur côté observé que les violences semblaient avoir été orchestrées, tout en s'abstenant de mettre un nom sur un responsable. M. Bakiev a démenti toute implication.

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