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Nouvelles violences dans le sud du Kirghizstan, un mort, plus de 40 blessés

AFP, le 14 mai 2010

BICHKEK — Une personne a été tuée et plus de 40 blessées dans des affrontement vendredi dans le sud du Kirghizstan entre les partisans et les opposants du gouvernement intérimaire, plongeant de nouveau dans le chaos ce pays d'Asie centrale un mois après une révolution sanglante.

"Le nombre de victimes a atteint 45 personnes. Une personne est morte, cinq blessés sont dans un état grave", a indiqué le ministère de la Santé dans un communiqué.

Des tirs ont retenti des deux côtés et des pierres ont été jetées à Djalal-Abad, bastion du président déchu Kourmanbek Bakiev, au cours d'accrochages auxquels ont participé quelque 5.000 personnes.

Des protestataires partisans du président déchu - des femmes pour la plupart - avaient pris le contrôle jeudi des administrations régionales de Djalal-Abad, Och et de Batken, les trois régions du sud du pays.

Vendredi, "vers 16HOO" (10H00 GMT), les partisans du gouvernement intérimaire ont repris le contrôle de l'administration régionale de Djalal-Abad, a indiqué le service de presse du gouvernement.

A Och, autre grande ville du Sud, une bagarre a éclaté entre 400 partisans du gouvernement intérimaire et ceux de M. Bakiev. Le gouvernement intérimaire y a aussi repris vendredi le contrôle de l'administration régionale.

Ces événements surviennent alors que le Kirghizstan a été le théâtre d'une révolution sanglante en avril à Bichkek, la capitale, qui a fait 86 morts.

Les Etats-Unis, qui disposent dans cette république d'une base aérienne essentielle au déploiement des troupes en Afghanistan, ont fait part vendredi de leur "inquiétude" après ce regain de violences.

"L'ambassade des Etats-Unis est inquiète suite aux informations sur les tirs et autres violences", indique un communiqué, qui appelle les parties en conflit à "ne pas avoir recours à la violence".

La Russie, qui soutient les autorités intérimaires, dispose elle aussi d'une base militaire dans le cadre de l'organisation du Traité de la sécurité collective (ODKB) menée par Moscou.

L'envoyé spécial du Kremlin pour le Kirghizstan Vladimir Rouchaïlo, nommé la veille, s'est rendu vendredi matin à Bichkek, a indiqué une source au Kremlin citée par l'agence Interfax.

Le secrétaire du Conseil de sécurité russe, Nikolaï Patrouchev, a toutefois assuré devant la presse que la Russie ne "devait pas intervenir" dans les affaires kirghizes.

Le regain de tension est un test pour le nouveau régime, dont l'arrivée au pouvoir avait dès le début suscité la méfiance dans le Sud, terre natale de Kourmanbek Bakiev, désormais exilé au Bélarus.

"Les adversaires du nouveau pouvoir ne veulent pas reconnaître que les habitants de toutes les régions sans exception au Kirghizstan ne veulent plus de l'ancien régime corrompu", a déclaré la chef du gouvernement intérimaire Rosa Otounbaïeva dans un communiqué.

Un autre membre du gouvernement, Azimbek Beknazarov, a pour sa part indiqué que selon certaines informations, les partisans du président déchu prévoyaient des actions de protestations de masse le 17 mai.

Le comité de soutien à M. Bakiev a lui annoncé jeudi que 25.000 partisans de ce dernier se dirigeaient vers Bichkek pour "régler leurs comptes avec le gouvernement intérimaire".

Kourmanbek Bakiev avait lui-même été porté au pouvoir par une révolution en mars 2005 qui avait débuté dans le Sud avant de remonter sur Bichkek. Mais au cours de sa présidence rocambolesque, il avait renoué avec les dérives du régime autoritaire et clientéliste qu'il avait renversé.


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