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Gérard Moisselin, nommé préfet de la région centre
Gérard Moisselin remplace l'ancien préfet Bernard Fragneau démissionnaire.

FR3 /AFP, le 1er avril 2010


Le Conseil des Ministres a accepté le 31 mars la démission du préfet de la région Centre Bernard Fragneau qui s'était senti désavoué dans l'affaire de l'expulsion de la lycéenne marocaine sans papiers Najlae.

Son successeur, Gérard Moisselin, arrivera dans les prochains jours à Orléans (Loiret). La région Centre ne lui est pas inconnue puisqu'en 2004, il a occupé les fonctions de préfet en Indre-et-Loire. Agé de 57 ans, Gérard Moisselin est originaire de l'Eure. En 2003, il fut aussi directeur adjoint du cabinet de Nicolas Sarkozy, alors Ministre de l'Intérieur.




Affaire de la jeune Marocaine Najlae : Bernard Fragneau nommé préfet hors cadre

AP, le 31 mars 2010

Le préfet de la région Centre et du Loiret Bernard Fragneau, qui avait demandé à être relevé de ses fonctions après avoir été désavoué par Nicolas Sarkozy dans l'affaire de la jeune Marocaine sans-papiers, Najlae Lhimer, a été nommé mercredi préfet hors cadre. La jeune femme avait été expulsée vers son pays avant d'être finalement autorisée à revenir en France.

Bernard Fragneau "est nommé, à sa demande, préfet hors cadre (hors classe)", selon une mesure individuelle adoptée mercredi par le Conseil des ministres, sur une proposition du ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux.

D'après le "Journal du dimanche", Bernard Fragneau avait envoyé une lettre à Brice Hortefeux, expliquant qu'il ne pouvait plus exercer ses fonctions dans le Loiret. Le préfet écrivait "en substance que s'il respecte la décision du chef de l'Etat, il demande à être relevé de ses fonctions au plus tôt et souhaite quitter Orléans", annonçait le "JDD" dans sa dernière édition.

Le haut fonctionnaire avait soutenu les services de la préfecture qui avaient délivré l'avis de reconduite aux frontières de la jeune Najlae Lhimer, renvoyée le 20 février vers son pays d'origine après avoir tenté de porter plainte à la gendarmerie contre son frère qu'elle accuse de mauvais traitements, selon le JDD.

Le 8 mars, interpellé par des associations lors de la Journée internationale des femmes, Nicolas Sarkozy s'était dit "prêt" à "l'accueillir en France, si elle le souhaite". Le ministre de l'Immigration Eric Besson avait confirmé le lendemain qu'il accorderait un visa, après le "geste humanitaire" du chef de l'Etat. La lycéenne, qui a donc "obtenu un visa long séjour au consulat (de France) de Rabat", selon François Hauchère, du Réseau éducation sans frontières (RESF) Loiret, et a été accueillie en fanfare à Orly à son retour le 13 mars.

Selon la pétition lancée par l'association RESF, Najlae Lhimer avait voulu échapper en 2005 à un mariage décidé par son père et avait rejoint son frère en France. Or, selon l'association, ce frère la "maltraitait régulièrement" et la jeune femme s'était rendue les 18 et 19 février à la gendarmerie pour porter plainte. Là, elle avait été placée en garde à vue puis en rétention, avant d'être expulsée le lendemain.




Le préfet du Centre désavoué dans l'affaire Najlae claque la porte

AFP, le 28 mars 2010

Le préfet du Centre et du Loiret, Bernard Fragneau, désavoué par Nicolas Sarkozy dans l'affaire de la lycéenne marocaine sans papiers Najlae Lhimer, a demandé à être relevé de ses fonctions, a indiqué dimanche le JDD, un geste exceptionnel au sein du corps préfectoral.

Ce haut fonctionnaire de 58 ans, en poste depuis novembre 2008, a écrit au ministère de l'Intérieur pour demander à "être relevé au plus tôt de ses fonctions", estimant qu'"il ne peut plus exercer ses fonctions dans le Loiret", écrit le JDD.

"Le successeur de Bernard Fragneau pourrait être nommé dès mercredi" lors du conseil des ministres, selon le journal.

Interrogée par l'AFP, la préfecture indique "ne pas avoir de commentaire à faire jusqu'au retour du préfet lundi". Même réaction du côté du ministère de l'Intérieur.

Personnalité au caractère bien trempé, connu pour n'avoir pas sa langue dans sa poche, Bernard Fragneau a fait quasiment toute sa carrière dans la préfectorale.

Sorti de l'ENA à la fin des années 1970, il a été titularisé préfet en 1996, passant par le Jura, l'Eure, l'Essonne et le Pas-de-Calais. Il est ensuite devenu préfet de région en 2007, en charge de Poitou-Charentes, avant d'être nommé à Orléans.

Depuis son arrivée, selon une source associative, M. Fragneau n'a eu quasiment aucun contact avec les associations s'occupant notamment de "droits humains, de service public, d'éducation", déléguant ces questions à son cabinet. "C'est quelqu'un qui ne se sent pas concerné" par ces questions, estime cette source.

Les déboires de Najlae Lhimer, 19 ans, ont commencé le 20 février quand elle s'est rendue à la gendarmerie de Châteaurenard (Loiret) pour porter plainte pour maltraitance contre son frère. Elle avait alors été placée en garde à vue et immédiatement expulsée de France car elle faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français remontant au 24 novembre 2009.

Son expulsion avait soulevé l'indignation des associations de défense des droits de l'Homme qui avaient réclamé son retour immédiat en France.

M. Fragneau avait de son côté soutenu les services de la préfecture qui avaient délivré l'avis de reconduite aux frontières.

Mais le 8 mars, date de la Journée de la femme, le président de la République autorisait Najlae à revenir en France. La jeune fille a repris ses cours le 15 mars à Olivet, près d'Orléans, après trois semaines au Maroc.

Selon le Réseau éducation sans frontières (RESF), Najlae vivait en France depuis 2005 pour échapper à un mariage forcé dans son pays, mais était régulièrement battue par son frère.

Selon un communiqué de ce réseau reçu dimanche, "cette affaire dépasse, et de loin, les problèmes d'amour-propre blessé du préfet de la région Centre. Elle est l'illustration de la politique imposée par M. Sarkozy non seulement aux préfets, mais à toute la partie de la machine étatique impliquée dans la chasse aux immigrés sans-papiers". "Il fait mine de découvrir le problème... et rend les préfets responsables de ce qu'il a lui-même organisé", poursuit RESF.

La région Centre semble être "le laboratoire de la politique migratoire de M. Sarkozy", déplore par ailleurs le réseau, incriminant notamment le secrétaire général de la préfecture Michel Bergue, en poste à Orléans depuis 2005.