Première régularisation d'intérimaires sans-papiers

Le Monde, le 6 mars 2009

Après huit mois de grève, l'annonce, vendredi 6 mars, des 14 régularisations de membres du mouvement des '88 de Man BTP' sonne comme un grand espoir pour les intérimaires sans-papiers.

C'est la première fois que des intérimaires bénéficient d'une régularisation par le travail. Jusque-là, ils étaient écartés des dispositions de régularisation exceptionnelle, établies par une circulaire de janvier 2008 prévues pour les sans-papiers qui bénéficient d'un CDI dans un secteur dit 'en tension' (comme le bâtiment ou la restauration). 'Une brèche est désormais ouverte', se réjouit Jean-Claude Amara, porte-parole de l'association Droits devant!! qui les aide depuis huit mois et leur a annoncé la nouvelle peu après midi.

Dix autres membres du mouvement, dont les contrats avaient été requalifiés en CDI, avaient déjà reçu leur titre de séjour. Jean-Claude Amara espère en tout une cinquantaine de régularisations dans les semaines qui viennent. Car les '88 de Man BTP' ont aussi fait changer les conditions d'accueil des étrangers en France. Désormais, trois ans de travail régulier devraient suffire pour être régularisé.

'Victoire majeure', selon Jean-Claude Amara, cette décision ouvre la voie à de nombreux autres travailleurs sans-papiers. 'La question du principe de la régularisation des intérimaires est désormais acquise', explique-t-il. L'intérim emploie traditionnellement un grand nombre de sans-papiers pour pourvoir à des postes qui ne trouvent pas preneur. De leur côté, entre 1 500 et 1 700 sans-papiers en CDI ont déjà bénéficié de la circulaire de janvier 2008.