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Des milliers de Palestiniens à Gaza vivent sous la tente

Reuters, le 5 février 2009

   

Des milliers d'habitants de Gaza vivant sous la tente depuis que leurs maisons ont été détruites par l'offensive israélienne espèrent, sans trop y croire, une levée du blocus pour rebâtir.

"Pendant 28 ans, j'ai enseigné aux Emirats arabes unis et j'avais mis tout mon argent dans cette maison. J'ai tout perdu", raconte Youssef Abou Eïda, en montrant du doigt sa demeure en ruines.

Selon les équipes de secours, au moins 16.000 personnes occupent des tentes réparties dans dix camps improvisés sur l'ensemble de l'enclave palestinienne.

Mais l'espace pour chacun est plus que réduit, car des milliers de tentes sont bloquées à la frontière par les forces israéliennes.

Les ONG ont fourni des couvertures aux campeurs pour se protéger du froid la nuit, quand les sans-logis se rassemblent autour de braseros pour se réchauffer. Des latrines ont été installées dans quelques camps seulement.

En raison de la précarité du cessez-le-feu accepté par le Hamas et Israël , le sentiment d'insécurité prédomine parmi les réfugiés, surtout ceux situés près de la frontière israélienne.

"On n'arrive pas à dormir la nuit. On a peur que les tanks reviennent. Ils (les Israéliens) disent qu'ils veulent faire de ce coin une "zone sécurisée". Alors, tout le monde a peur", explique Bachir Khidr, qui partage une tente avec vingt autres personnes.

Les Israéliens refusent de laisser entrer à Gaza du matériel de construction qui, disent-ils, pourrait être utilisé pour la fabrication de roquettes.

L'aide promise par la communauté internationale n'arrive à Gaza qu'au compte-gouttes dans l'attente d'un véritable accord entre le Hamas, Israël et l'Egypte pour la fin des hostilités.

Khalil Aboufoul, directeur du département gestion des catastrophes au Croissant rouge palestinien, rappelle qu'entre 800 et un millier de camions pénétraient chaque jour dans Gaza avant 2007, date de l'instauration du blocus israélien.

"Pendant la guerre, on est tombé à 50-60 camions. Aujourd'hui, c'est environ 80 à 100 camions. Pour moi, on ne peut pas parler de couloir humanitaire : il faut plus d'aide qu'avant, et on en a très peu".