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Irak : Muntadhar Al Zaidi, torturé pour avoir lancé ses chaussures sur le président George W. Bush

Alkarama for Human Rights, 20 décembre 2008


Alkarama a sollicité le 19 décembre 2008 l'intervention d'urgence auprès des autorités irakiennes du Rapporteur spécial sur la torture concernant la situation du journaliste irakien,  M. Muntadhar Al Zaidi, arrêté par les services de sécurité lors de la conférence de presse du Président américain George W. Bush, le 14 décembre 2008, pour lui avoir lancé ses chaussures, en signe de protestation contre sa politique en Irak.

M. Muntadhar Al Zaidi est âgé de 29 ans, célibataire, demeurant à Bagdad. Il est journaliste, correspondant de la chaîne de télévision privée irakienne Baghdadia. Il a assisté en cette qualité à la conférence de presse du Président des Etats-Unis George W. Bush venu en visite surprise ce jour là en Irak.

C'est à cette occasion que M. Al Zaidi a, en réaction aux propos tenu par ce dernier, lancé ses chaussures dans sa direction en lui en criant : "c'est le baiser d'adieu, chien que vous êtes".

M. Al Zaidi a été immédiatement arrêté par les services de sécurité et emmené vers une destination inconnue. Cette arrestation s'est effectuée de manière particulièrement violente et a pu être filmée par les caméramans  présents. Les images de l'incident et de l'arrestation sont rapportées sur le Web. Immédiatement après son arrestation, la famille, a tenté de déterminer son lieu de détention mais sans succès.

Selon les informations fournies par la famille de M. Al Zaidi à Alkarama, celle-ci n'a pas été autorisée à lui rendre visite et il n'a pas pu rencontrer d'avocat. La famille ignore où il se trouve actuellement et quelles sont les autorités qui le détiennent.

Un porte-parole du Conseil supérieur de la magistrature a affirmé que M. Al-Zaidy a été présenté le 19 décembre devant un juge d'instruction et qu'il restera détenu jusqu'à ce que le juge termine son enquête. Ses proches n'ont cependant pas eu la confirmation de l'existence d'une procédure légale engagée contre lui et ne savent pas devant quel magistrat il aurait été présenté. (Voir l'article).

La famille du journaliste détenu a cependant appris par plusieurs témoins que celui-ci souffrait de blessures graves infligées après son arrestation. Il aurait notamment des côtes cassées, une fracture à la main et des blessures à l'œil et à la cuisse.

Les proches de M. Al-Zaidy sont donc particulièrement inquiets de ce qu'il puisse être victime d'actes de torture et de traitements inhumains et dégradants, inquiétude d'autant plus justifiée  qu'il reste détenu au secret sans possibilité de contact avec le monde extérieur.

Le traitement subi par M. Al Zaidi n'est malheureusement pas un cas isolé. La pratique de la torture reste très répandue dans le pays, pratique encouragée par  l'impunité totale des auteurs et  des responsables tant irakiens que membres des forces étrangères d'occupation.

 

 

   
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