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Egypte : des réformes controversées sont approuvées tandis que la violence fait rage

International Freedom of Expression Exchange Clearing House (Toronto), le 30 Mars 2007

Certaines modifications à la constitution égyptienne, que les groupes de défense des droits de la personne critiquent parce qu'elles ouvrent la voie à l'état policier, ont été approuvées par une majorité d'électeurs lors du référendum du 26 mars, un scrutin auquel la population a faiblement participé.

Par ailleurs, le Réseau arabe d'information sur les droits de la personne (HRInfo) et Human Rights Watch rapportaient que des blogueurs, des militants et des reporters qui protestaient contre la tenue du référendum ont été agressés et arrêtés.

HrInfo et sept autres ONG égyptiennes, de même que Human Rights Watch, ont condamné la violence des forces de sécurité contre les votants. Au Caire, la police a agressé, aspergé de poivre de Cayenne et arrêté 13 blogueurs et d'autres militants politiques qui se rendaient à un sit-in de protestation contre le référendum. Plusieurs photojournalistes étrangers se sont fait confisquer leur équipement. Une déclaration signée par les huit groupes égyptiens de défense des droits de la personne soulignait que l'usage de la force avait permis au gouvernement d'obtenir « assez de marge de manoeuvre pour manipuler le référendum ».

Seulement le quart des Égyptiens sont allés voter dans un scrutin que bien des observateurs ont qualifié de référendum bidon, rapportent des membres égyptiens de l'IFEX et d'autres. Les amendements controversés, soumis au vote populaire une semaine à peine après avoir été adoptés au parlement, ont été approuvés par 75,9 pour 100 des votants au référendum, indiquent les officiels du gouvernement. Les surveillants du référendum de l'Organisation égyptienne de défense des droits de la personne (EOHR) ont noté le faible taux de participation et fait remarquer que les fonctionnaires avaient été transportés par autobus vers les bureaux de scrutin, que les bulletins de vote étaient déjà marqués en faveur des modifications, et qu'il y avait des bannières en faveur des amendement à l'intérieur des bureaux de vote.

Les 34 amendements comprennent des pouvoirs étendus en matière de sécurité en vertu d'une nouvelle loi antiterrorisme, rapportent HRinfo, Human Rights Watch et Freedom House. L'article 179 accorde aux autorités de vastes pouvoirs d'arrestation et de surveillance - notamment la surveillance des communications - pour combattre le terrorisme, tout en contournant les garanties constitutionnelles qui protègent les liberté fondamentales. Les militants, comme le blogueur condamné récemment, Kareem Amer, pourraient se heurter à des restrictions beaucoup plus sévères de leurs activités.

« Ces changements éliminent toute interrogation quant aux intentions du gouvernement Moubarak d'étouffer les voix indépendantes en Égypte », a déclaré Freedom House.

Pour sa part, Amnistie Internationale dit de ces changements qu'ils constituent la plus grave menace à la démocratie égyptienne depuis la proclamation de l'état d'urgence après l'assassinat du président Anouar Sadate, il y a 26 ans.

   



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