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La répression de la dissidence la plus dure depuis des années - 31/03/2011


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Dans le Sichuan, des moines tibétains assiégés par Pékin
   

Libération, le 13 avril 2011

PEKIN - Le monastère tibétain rebelle de Kirti, situé à Aba dans la province du Sichuan, est assiégé depuis le 9 avril par tout un régiment de soldats chinois de la «police armée». Les quelque 2500 lamas qui vivent dans cette ville-temple ne peuvent plus la quitter sous peine d’arrestation, et personne n’est autorisé à y pénétrer.

Des barbelés et des postes d’observation ont été installés sur l’ensemble du périmètre par un millier de militaires, qui empêchent toute nourriture de traverser les lignes. Selon plusieurs sources tibétaines citées par Radio Free Asia (RFA), les denrées commencent sérieusement à manquer.

La population locale tibétaine, qui s’est cotisée pour rebâtir ce temple détruit au canon par l’armée chinoise dans les années 1950, procure quotidiennement des aliments au clergé sous forme d’offrandes. Mais depuis le 9 avril, «elle n’est plus autorisée à le faire», selon le Centre pour les droits de l’homme et la démocratie basé à Dharamsala, en Inde, où se trouve le gouvernement tibétain en exil. Le Centre se dit «très inquiet sur le sort des moines».

La lamasserie de Kirti, connue pour son militantisme pour l’indépendance du «Pays des neiges» et le retour du Dalaï Lama, le chef spirituel du peuple tibétain, est un casse-tête pour les autorités chinoises. Lors des dernières grandes émeutes qui ont secoué l’ensemble du Tibet, en mars 2008, l’armée chinoise a tué par balles au moins huit Tibétains qui manifestaient pour l’indépendance à Aba. Plusieurs moines du monastère voisin de Kirti faisaient partie des victimes.

Une immolation, des centaines d'arrestations

Le 16 mars dernier, un jeune lama de Kirti nommé Phuntsog s’est immolé par le feu devant le siège du gouvernement local. Des policiers chinois auraient éteint les flammes, avant de le rouer de coups. Des foules de Tibétains se sont alors précipitées pour le protéger. Amené à l’hôpital, il aurait succombé à ses brûlures et aux coups administrés par la police. Plusieurs centaines de Tibétains d’Aba ont alors manifesté et des centaines d’entre eux auraient été arrêtés.

L’agence Xinhua (Chine Nouvelle) a démenti que les policiers aient tenté d’achever le moine, et accuse les bouddhistes d’un monastère qui l’a recueilli de l’avoir «tué en retardant son admission à l’hôpital». Lundi dernier, un détachement de militaires chinois a tenté de pénétrer dans le monastère pour y arrêter plusieurs moines.

Des centaines de villageois tibétains d’Aba se sont interposés. Nombre d’entre eux ont été battus à coups de crosses et mordus par des chiens policiers lancés sur la foule, selon des témoins cités par RFA. Des moines qui ont tenté de venir à leur rescousse ont été mis en joue par les militaires. C’est à la suite de cette confrontation que le monastère a été transformé en prison par les militaires, peut-être dans l’attente d’une prochaine intervention qui pourrait être plus violente.

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